Je veux faire l’espace public !

Guerilla gardening, Nuit Debout, urbanisme tactique, aménagement temporaires de friches, Paris-Plage, big data,… nos espaces publics se transforment et avec eux nos façons de vivre et faire la ville. De plus en plus d’acteurs s’emparent du sujet, investissent les espaces de façon plus ou moins bricolée et réclament : je veux faire l’espace public !

A l’heure du réchauffement climatique de plus en plus prégnant, de la voiture autonome et de l’individualisation des pratiques urbaines, les espaces publics se doivent aussi d’être de plus en plus accueillants, de répondre aux usages d’aujourd’hui tout en anticipant les besoins de demain – tout en favorisant une image positive des villes – tout en étant des lieux de mise en scène de nos démocraties vivantes.

En somme, les espaces publics devraient être ouverts, mixtes, bio-climatiques, supports d’usages, productifs, beaux, gratuits, connectés, simples, durables, souples, collaboratifs … c’est tout ?

Alors finalement, quel espace public idéal ? Et comment le concevoir ? La tendance à la co-construction d’espaces éphémères est-elle une véritable révolution à même de nous aider à gagner en justesse et en durabilité ? Que dire dès lors des exigences de commercialité de la plupart des rues piétonnes de nos centre-ville ? Et de ces espaces publics qui ne sont plus des lieux de rencontres et de mixité ? L’intensité urbaine serait-elle réservée à ceux qui peuvent encore s’offrir d’habiter en coeur d’agglomération ?

Ces représentations, injonctions et évolutions nous interrogent inévitablement sur nos métiers d’architecte, d’urbaniste et de paysagiste. Si chacun à son mot à dire, il nous faut sans doute repenser le tour de table dans la conception des espaces publics. Si nous souhaitons véritablement travailler les enjeux de mixité, de durabilité, de résilience, tout en conservant une forme de joie urbaine, il nous faut proposer une réflexion très en amont de la maîtrise d’oeuvre. Si encore, l’événementiel prend le pas sur la conception urbaine, devons-nous changer de métier?

Nous avons tenté de démêler la pelote de ce questionnement complexe au fil de Passages n°3 et le débat du 14 décembre dernier – avec Pierre Joutard de la SPL Lyon Confluence et Amandine Riou du collectif Pourquoi Pas ?! a largement contribué à enrichir le propos.

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